top of page
Rechercher

La dissuasion conventionnelle

  • Eric Léger
  • 15 mai 2022
  • 2 min de lecture

La dissuasion nucléaire est un concept à deux niveaux.

En premier lieu son caractère tellement dévastateur est censé interdire qui que ce soit de l’utiliser.

En second lieu, et c’est le plus important, il interdit de s’en servir en premier.

C’est un outil de défense. Celui qui l’utiliserait en premier se promet une réplique potentiellement bien supérieure qui serait même de nature à rayer de la carte du monde l’agresseur. A tout le moins le premier qui s’en servirait se lance dans une inconnue vitale : quelle sera la nature de la réplique ? … qui peut le faire disparaître !


C’est bien la raison pour laquelle, de la Corée du Nord, en passant par Donald Trump et aujourd’hui la Russie, la menace nucléaire ne peut rester que dans les mots et les coups de menton. A moins bien sûr d’avoir à faire à un fou…et là c’est une autre histoire.


Nous vivons un glissement depuis quelques années. Certains des membres du conseil de sécurité de l’ONU, à commencer par la Chine et aujourd’hui la Russie, se sont exonérées de leur devoir premier : celui d’assurer la paix dans le monde.

Leurs tentations hégémoniques s’appuient, de façon déviante, sur leur statut de puissance nucléaire pour agir à leur guise.

Leur théorie repose sur la croyance que, de ce fait, personne n’osera les attaquer, leur arme nucléaire représentant une dissuasion censée faire plier toute velléité de contradiction. En d’autres termes ce sont aujourd’hui les plus forts, censés protéger les plus faibles et la paix collective qui soudainement s’arrogent le droit de distribuer des coups. Renversement complet.

C’est donc fort de cette situation de domination prétendument incontestable que Monsieur Poutine partit en guerre. L’occident décadent ne pourrait lui tenir tête. Face à une opposition qu’il n’avait pas vu venir tant de la part de l’Ukraine que du reste du monde et devant ce premier constat d’échec il brandit la seule arme qui lui restait : la menace verbale, aveu du faible.

Il reste que nous marchons sur une crête dangereuse celle du terrorisme d’état au sens le plus littéral du terme : ici terroriser les populations occidentales.


Pour y remédier et avec l’aide bien involontaire de Monsieur Poutine, l’occident fait émerger un nouveau concept, tout aussi fort, celui de la dissuasion conventionnelle en ressuscitant le « un pour tous , tous pour un » via un OTAN jusque-là en « mort cérébral ». Celui- se fraye ainsi une place aussi déterminante qu’inattendue dans l’équilibre du monde. La Finlande, la Suède et demain peut-être d’autres…. ne s’y trompent pas en venant se réfugier sous ce concept qui devrait interdire toute puissance nucléaire de venir s’inviter à nouveau dans la guerre d’annexion. C’est à beaucoup d’égards un profond changement dont l’efficacité ne fera que croître à mesure de nouvelles adhésions. Cela fera surement réfléchir la Chine.


 
 
 

Comments


Rejoindre mes abonnés

Merci pour votre envoi !

© 2023 par l'Amour du livre. Créé avec Wix.com

bottom of page